Fonds Landschaft Schweiz (FLS) Fonds Suisse pour le Paysage (FSP) Fondo Svizzero per il Paesaggio (FSP) Fond Svizzer per la Cuntrada (FSC)
La Commission du FSP a siègé à Montézillon et visité des projets soutenus dans le canton de Neuchâtel
Le FSP s’engage pour des paysages neuchâtelois
Depuis sa création en l’honneur du 700ème anniversaire de la Confédération, le Fonds Suisse pour le Paysage FSP a pu soutenir plus de 35 projets locaux et régionaux d’entretien et de revalorisation de paysages ruraux traditionnels dans le canton de Neuchâtel, pour un montant global de plus de 2,1 millions de francs. Son instance dirigeante, la Commission du FSP, a saisi l’occasion de sa séance à Montézillon (du 24 au 26 septembre 2018) pour visiter des projets dans le Val-de-Ruz et en ville de Neuchâtel.
Le Fonds Suisse pour le Paysage FSP a été créé en 1991 par le Parlement à l’occasion des 700 ans de la Confédération, avec pour mission de promouvoir des projets de préservation et de revalorisation de paysages ruraux traditionnels proches de l’état naturel. La Commission du FSP – composée de 13 membres et présidée par Verena Diener, ancienne conseillère aux États – décide de l’octroi des contributions. Elle se réunit une fois par année en dehors de Berne afin de garder le contact avec les représentants des autorités et des organismes responsables de projets ainsi que pour visiter des projets soutenus.
Engagement riche sur le plan cantonal et national
Cette année, ca a été au tour du canton de Neuchâtel. En dehors de ses séances de travail à Montézillon, la Commission du FSP a visité des projets soutenus dans le Val-de-Ruz et en ville de Neuchâtel. Globalement, le FSP a déjà pu promouvoir dans ce canton plus de 35 projets pour un montant total de 2,1 millions de francs – y compris quatre projets que le Parc Chasseral (qui comprend 18 communes bernoises et 3 communes neuchâteloises) réalise dans le canton de Neuchâtel, plus précisément dans le Val-de-Ruz (voir projets ci-dessous).
Depuis sa fondation, le FSP a déjà mis à disposition, dans toutes les régions de Suisse, un montant total de 147,8 millions de francs pour la réalisation de 2 600 projets. Comme le FSP ne finance généralement que les coûts initiaux ou résiduels, ses contributions ont pu engendrer des investissements triples ou quadruples, donc de l’ordre d’un demi-milliard de francs, au profit des paysages ruraux traditionnels.
Le Parlement décidera prochainement de l’avenir du FSP
Afin que le FSP puisse poursuivre son engagement au cours des dix ans à venir, une décision du Parlement fédéral devra être prise dans ce sens. Les bases légales du FSP touchent en effet à leur fin mi-2021, tout comme les fonds octroyés. Heureusement, la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie (CEATE) du Conseil des États a élaboré cette année les bases légales nécessaires à la prolongation du FSP jusqu’en 2031. La prochaine étape consistera en la prise de position du Conseil fédéral. Ensuite, le Conseil des États et le Conseil national décideront définitivement si le FSP est prolongé ou pas.
La Commission du FSP espère vivement que les Chambres fédérales apporteront leur soutien à la prolongation du FSP. Pour que les deux Chambres fédérales se montrent favorables à la poursuite de l’activité du FSP, ce dernier a besoin d’un large soutien politique. Par le passé, le Parlement a déjà accepté la poursuite du FSP à deux reprises, en 1998/99 et en 2009/10.
Communiqué de presse du 24.9.2018
Canalalpha a publié un reportage sur la visite de la Commission du FSP dans le canton Neuchâtel, en se focussant sur le projet "Nature en ville".
Des autres médias ont aussi écrit sur l'engagement du FSP en faveur des paysages neuchâtelois, p. ex. ArcInfo, RTN, La Liberté, Bluewin.ch, RFJ, Swissinfo.ch, AGIR - Agence d'information agricole romande.
Projets soutenus dans le Val-de-Ruz
Mise en réseau de terrains proches de l’état naturel, revitalisation d’allées historiques, valorisation des franges urbaines et restauration de murs de pierres sèches
Depuis 20 ans, le Fonds Suisse pour le Paysage FSP soutient divers projets d’entretien et de mise en valeur du paysage culturel du Val-de-Ruz.
Cet engagement a débuté en 1998 avec une première contribution du FSP au projet de réseau écologique du Val-de-Ruz, qui a alors mis en œuvre de manière exemplaire les toutes nouvelles prescriptions fédérales en matière de paiements directs écologiques. L’objectif était de créer un corridor biologique sous forme de réseau dense de surfaces proches de l’état naturel. En raison du caractère pilote de ce projet pionnier en Suisse romande, la Commission du FSP a accordé deux nouvelles contributions pour les années jusqu’en 2007 pour le conseil aux agriculteurs, l’information et le contrôle des résultats – donc pour des mesures particulières qui ne pouvaient pas être financées par les contributions fédérales et cantonales. Entre 2006 et 2009, le FSP a aussi soutenu un projet partiel d’entretien et de replantation de haies. Au total, le FSP a engagé plus de 100 000 francs pour le projet de réseau dans le Val-de-Ruz.
Dans le cadre de la campagne en faveur des allées, par laquelle le FSP a soutenu entre 2006 et 2009 la plantation de plus de 15 000 arbres dans le paysage de 200 communes, le FSP a aussi soutenu un projet dans le Val-de-Ruz : ici, les allées de poiriers caractérisent le paysage depuis plus de 100 ans. Une étude de la Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage (FP) a qualifié cette vallée neuchâteloise de paysage d’allées modèle. C’est pourquoi le FSP a organisé en 2008, en collaboration avec cette fondation, une conférence spécialisée sur le site d’Evologia à Cernier, au cœur du Val-de-Ruz. À différents endroits de la vallée, de jeunes arbres ont été plantés pour renouveler et compléter des allées souvent décimées ; le FSP a versé une contribution de 52 500 francs pour ce projet.
Aujourd’hui, le FSP soutient un projet dans le Val-de-Ruz pour la valorisation des abords des villages. Il s’agit d’un des cinq projets pilotes liés à cette thématique que le FSP soutient afin de valoriser les paysages culturels proches des villages. Le FSP s’est engagé à verser un total de 110 000 francs pour le projet « Frange urbaine » de la commune de Val de Ruz : pour la plantation d’allées d’arbres, d’arbres fruitiers haute-tige et de haies ainsi que pour la rénovation de murs de pierres sèches. Le projet est coordonné par le Parc naturel régional Chasseral.
Le FSP bénéficie depuis 2005 d’une collaboration intense avec le Parc naturel régional Chasseral, qui s’étend sur des territoires neuchâtelois et bernois. Il a déjà versé, ou au moins s’est engagé à verser, 13 contributions d’un montant total d’un million de francs. Sur cette somme, environ 420 000 francs sont destinés au Val-de-Ruz : concrètement, ils contribueront essentiellement à la restauration de murs de pierres sèches sur le « Chemin des pionniers » près de la Vue des Alpes.
Projets soutenus en ville de Neuchâtel
Beaucoup de « nature en ville » à Neuchâtel, également le long d’un « parcours découverte » sur les rives du lac
Pendant près de vingt ans, le Fonds Suisse pour le Paysage FSP a soutenu le programme « Nature en ville » de la Ville de Neuchâtel.
La Commission du FSP (présidée à l’époque par le parlementaire saint-gallois Eugen David) a accordé une première contribution en 1997 pour l’élaboration et la priorisation de mesures de protection, gestion et revitalisation de sites et objets naturels mises en œuvre au travers d’une « conception directrice nature » dans le cadre du plan directeur communal de 1994. La Commission du FSP a ensuite accordé deux autres soutiens importants, en 1999 et en 2005 (alors sous la présidence de l’ancien conseiller national biennois Marc F. Suter), pour la réalisation de mesures concrètes. Au total, le FSP aura versé près de 370 000 francs entre 1997 et 2014 pour le programme « Nature en ville ».
Dans une première phase de mise en œuvre, le FSP a contribué à la réalisation de pas moins de 48 actions réparties sur l’ensemble du territoire communal jusqu’à fin 2004. Parmi ces actions, on comptait notamment : plantation et revitalisation de haies (parfois avec des écoliers), restauration de murs de pierres sèches, création d’un étang, valorisation de lisières forestières, entretien extensif de bosquets, végétalisation de giratoires et carrefours, valorisation d’espaces à usage public (parcs, cimetière), pose de nichoirs dans des parcs et sur des bâtiments publics, aménagement d’une place de jeu naturelle, élaboration de deux brochures-conseils (murs en pierre, revêtement perméable) ainsi que de deux guides d’information et sensibilisation avec propositions d’excursions (Neuchâtel, cité des oiseaux, cité des arbres).
La deuxième phase du programme « Nature en ville », avec 17 actions concrètes, se concentrait sur un tronçon des rives, à l’est de la ville, ainsi que sur deux actions en faveur de la faune qui touchaient l'ensemble de la ville. Entre le Nid-du-Crô et Monruz, un « parcours découverte » d’un kilomètre et demi a été créé avec des éléments ludiques et des panneaux d’information. Situé dans une zone de détente et visité par les écoles, le parcours jalonne les diverses valorisations écologiques telles que les haies et leurs lisières, la promotion de surfaces rudérales, la plantation d'arbres indigènes et l’entretien extensif des surfaces. Un troisième guide d’information et sensibilisation a été rédigé (Neuchâtel, cité de l’eau) ainsi qu'une brochure-conseils pour la végétalisation des façades et des murs.
La Commission du FSP (présidée depuis 2017 par l’ancienne conseillère aux États zurichoise Verena Diener) profite de sa réunion d’automne 2018 dans le canton de Neuchâtel pour s’informer des résultats du projet « Nature en ville », arrivé à son terme en ce qui concerne le FSP. Elle constatera à cette occasion comment la Ville de Neuchâtel poursuit ses efforts dans le domaine de l’écologie urbaine et de la promotion de la biodiversité. Cette visite se fait dans le contexte de l’obligation de la Commission du FSP d’attribuer des contributions de façon plus restrictive ces dernières années en raison des moyens limités du Fonds : pour le moment, le FSP ne peut en règle générale plus soutenir de projets dans les zones bâties (ce qui concerne au moins une partie des mesures soutenues dans le cadre de « Nature en ville »).
Projets soutenus en ville de Neuchâtel
Verger conservatoire de Pierre-à-Bot (Neuchâtel) et autres engagements de Rétropomme à travers la Suisse romande
Le verger conservatoire de Pierre-à-Bot, situé dans une zone de détente de la ville de Neuchâtel, est l’une des cinq collections variétales que l’association Rétropomme entretient en Suisse romande pour la préservation d’anciennes variétés de pommes, de poires, de pruneaux et de cerises. En 1997, le FSP a octroyé une première contribution pour l’entretien et le rajeunissement de ce verger et de trois autres vergers conservatoires gérés par Rétropomme. Le FSP a versé une nouvelle contribution en 1999 pour l’extension du verger conservatoire de Pierre-à-Bot. Aujourd’hui, on y trouve plus de 600 variétes (60 variétés locales neuchâteloises et 550 autres variétés fruitières romandes).
L’association Rétropomme, fondée en 1987 à Neuchâtel, a documenté ses collections variétales dans le cadre du Plan d’action national pour la conservation et l’utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (PAN-RPGAA). En 2010, Rétropomme a lancé le programme « SOS vergers » afin de promouvoir les variétés menacées élevées depuis plusieurs décennies dans les vergers conservatoires en plantant davantage de jeunes arbres de ces variétés anciennes.
Depuis lors, le FSP a participé à son financement par trois contributions importantes dont le montant total s’élève à 438 300 francs. Jusqu’à 2015, au cours des deux premières phases du projet, des vergers conservatoires d’une conception exemplaire représentant plus de 1300 jeunes arbres ont pu être plantés dans toute la Suisse romande. Les objectifs de la troisième phase actuellement en cours sont de planter 500 à 600 nouveaux arbres par an, prodiguer les conseils y afférents et entretenir ces arbres d’année en année. Les jeunes arbres seront plantés par des agriculteurs, d’autres propriétaires fonciers privés et des communes. Rétropomme entretient de bonnes relations et collabore avec ProSpecieRara et le programme « Vergers + », par lequel le FSP soutient la conservation de vergers dans le canton du Jura et le Jura bernois.